Repeindre un appartement en location : locataire ou propriétaire responsable ?

Le moment de votre déménagement approche et vous êtes inquiet pour les murs intempéries de votre maison. Devons-nous les repeindre avant de quitter la société de location ? On perdra sa caution si on ne le fait pas ? Voici nos conseils pour vous assurer que l’inventaire de sortie est fait dans les meilleures conditions.

Quels travaux de peinture prévoir avant l’état des lieux de sortie ?

Avant de tourner la clé une dernière fois, il s’impose de jeter un regard honnête sur l’état des murs. Ont-ils perdu leur fraîcheur d’antan ? La peinture s’écaille-t-elle discrètement dans un coin de la pièce ? Les marques et traces témoignent-elles d’une vie bien vécue entre ces quatre murs ? À ce stade, une distinction s’impose : il s’agit de différencier les traces liées à l’usage courant de celles qui relèvent d’un manque d’entretien ou d’un incident évitable.

Si vous aviez osé le bleu profond dans le salon, sachez que le propriétaire ne peut pas exiger un retour au blanc immaculé sous prétexte de couleur. La loi demande que les murs restent en bon état, mais ne vous impose pas de financer des travaux de rénovation qui incombent au propriétaire. Quelques retouches ici ou là suffisent souvent, tant que l’ensemble reste soigné.

Ce que dit le texte légal sur la peinture en location

Le décret n° 87-712 du 26 août 1987 sur les réparations locatives est clair : le locataire doit rendre les murs « propres » et s’occuper des « petites réparations de peinture et de tapisserie » avant de remettre les clés. Nul besoin de se lancer dans une rénovation intégrale, l’objectif est de restituer un logement propre et entretenu.

En tant que locataire, quelles réparations effectuer avant de partir ?

Concrètement, il reste prudent de réparer les dégâts survenus pendant votre bail. Quelques trous laissés par des étagères, une tache rebelle dans la cuisine, des gribouillages d’enfant sur le mur du couloir : mieux vaut anticiper. Un nettoyage soigné et quelques correctifs simples peuvent faire la différence au moment de récupérer le dépôt de garantie.

L’article 7 de la loi du 6 juillet 1989 protège le locataire : il ne paie pas pour les marques du temps. Le décret du 30 mars 2016 précise que l’usure normale, entre l’arrivée et le départ, ne peut être considérée comme une dégradation. En clair : n’allez pas repeindre chaque centimètre pour effacer la moindre trace d’usage.

La patine naturelle du logement, qu’il s’agisse de peinture passée, de papier peint terni ou d’appareils légèrement vieillissants (chaudière, robinetterie, menuiserie…), n’est pas à votre charge. Le propriétaire ne peut pas vous demander de financer la rénovation due à l’ancienneté du bien.

Comment réagir en cas de désaccord ? Si le propriétaire et vous-même n’arrivez pas à vous mettre d’accord lors de l’état des lieux de sortie, il reste possible de faire appel à un huissier pour trancher. Dans ce cas, les frais sont partagés équitablement entre bailleur et locataire.

Comment effacer les traces sur les murs : conseils pratiques

Si repeindre intégralement l’appartement ne figure pas parmi vos obligations, il reste tout de même nécessaire de reboucher chaque trou créé durant votre location. Pour obtenir un mur propre, voici les gestes à adopter :

  • Retirer les chevilles et vis encore en place.
  • Brosser délicatement la zone pour retirer peinture écaillée ou débris.
  • Dépoussiérer les trous à l’aide d’une éponge humide.
  • Appliquer de l’enduit à l’aide d’un couteau ou d’une spatule.
  • Si la fissure est profonde, renouveler l’opération pour une finition impeccable.
  • Une fois sec, poncer la zone avec une éponge abrasive pour lisser la surface.

Les trous rebouchés, reste à s’attaquer aux taches plus coriaces. Pour retrouver des murs propres sans produits coûteux, quelques astuces éprouvées s’imposent :

  • L’amidon, appliqué avec une tranche de pomme de terre, s’avère redoutable contre certaines salissures.
  • Un chiffon humide permet de finir le travail, sans abîmer la peinture.

Pour les traces de crayon ou d’encre, la gomme magique vendue en grande surface accomplit des miracles. Tampon et crème à récurer font aussi leurs preuves sur les taches les plus tenaces.

Un dernier effort : laver les murs avec une solution de cristaux de soude diluée dans l’eau, en frottant du bas vers le haut pour éviter les coulures disgracieuses. N’oubliez pas de protéger vos mains avec des gants adaptés.

Quelques minutes suffisent souvent pour redonner un aspect net aux murs sans se ruiner. Ce petit entretien, accessible à tous, vous évitera de mauvaises surprises lors de l’état des lieux de sortie. Nettoyer avant de rendre les clés, c’est s’offrir la meilleure chance de récupérer la totalité de son dépôt de garantie.

Au fil des années, les murs racontent votre passage, avec pudeur ou parfois un peu trop de franchise. Avant de tourner la page, quelques gestes simples suffisent à effacer l’essentiel des souvenirs indésirables et à rendre les lieux prêts pour la suite. Qui sait, peut-être que le prochain occupant vous remerciera d’avoir laissé derrière vous des murs propres et sans histoire.